Les infirmiers indépendants de soins à domicile, tout comme leurs autres collègues indépendants du secteur de la santé, tirent la sonnette d'alarme.
Les gros titres du 1er juin 2022 : "Plus d'argent pour le secteur des soins : prime pour les infirmières spécialisées, meilleur salaire et prime de fin d'année plus élevée"... mais les infirmières indépendantes ne sont pas citées.
L'inflation galopante inquiète de nombreuses personnes. De nombreux articles sont actuellement écrits sur la question de savoir si les gens perdent ou non leur pouvoir d'achat. Cependant, grâce à l'indexation automatique des salaires, il existe un mécanisme intégré permettant aux employés du secteur de la santé d'amortir l'effet de l'inflation. Leur salaire augmente proportionnellement au cout de la vie.
Ce qui est typique pour les soins de santé, et plus particulièrement pour les soins de santé qui sont réglementés au niveau de l'INAMI, c'est que les prix des honoraires sont fixés au début de chaque année. Et ceux-ci sont basés sur des données de plusieurs mois auparavant. Cette année, cela a signifié une augmentation de 0,79%.
... bien en dessous du taux d'inflation : en mai, le taux d'inflation moyen en Belgique était de 8,97%. Derrière ce taux d'inflation, il y a une réalité très complexe.
Les économistes ont souligné que le pouvoir d'achat en Belgique est protégé par l'indexation des salaires. Les prestataires de soins de santé indépendants n'en bénéficient PAS, ils doivent se contenter de l'augmentation de 0,79% (bien qu'augmentée de 2% à partir de juin 2022). Pour eux, il n'existe aucun mécanisme de protection contre l'inflation.
C'est un problème majeur dans le secteur des soins à domicile, en partie parce que la hausse des prix du carburant a un impact direct sur leurs coûts. Le groupe des indépendants, qui représente 60% des infirmières à domicile en Belgique, est complètement laissé pour compte. La seule solution est que nos infirmiers indépendants travaillent davantage. Cette situation est difficile à concilier avec les tentatives de nos gouvernements de rendre les soins plus attrayants. Certainement pas quand on sait que depuis 2019, une somme récurrente de 48 millions d'euros est spécifiquement affectée aux infirmiers indépendants. Ce montant, qui servait à l'origine à faire entrer plus de personnes dans les soins, est resté inchangé depuis.
Un problème similaire s'applique aux employeurs du secteur des soins ; ils sont censés payer l'indexation des salaires sans être eux-mêmes compensés par l'indexation des frais.
L'introduction de la contribution des patients, par laquelle les patients doivent payer un supplément pour leurs soins, revient donc sur la table des négociations. Son introduction aura des conséquences tant pour les patients que pour les prestataires de soins de santé et ne réduira certainement pas la charge administrative des infirmières.
Nous demandons donc au ministre Vandenbroucke d'entamer un dialogue avec les infirmières indépendantes et d'abandonner la vision unilatérale des soins de santé, selon laquelle les solutions ne sont recherchées que pour les salariés.
Représentants des soins infirmiers à domicile indépendants : KZTV et e-Vita