Plus précisément, il s'agit de plus que doubler le nombre d'interventions autorisées - mais ne doivent pas - dans l'hôpital de jour , où les patients rentrent donc chez eux à un rythme accéléré. La liste des types d'interventions pour laquelle une admission à l'hôpital n'est plus nécessaire a été étendu de 246 à 551. Toutefois, la décision de traiter un patient en hôpital de jour ou de l'hospitaliser plus longtemps reste une décision individuelle prise en étroite concertation entre le médecin et le patient. Ainsi, l'hospitalisation classique reste toujours une option pour les patients fragiles et âgés.
Selon une estimation approximative, ce changement pourrait augmenter le nombre d'interventions en hôpital de jour de plus de 200 000 sur une base annuelle, tandis que le nombre d'interventions en hospitalisation classique (avec admission) pourrait diminuer d'autant. En résumé, on peut dire que les patients sont transférés de l'hôpital de jour vers les soins à domicile ou, en termes positifs, que nous nous rapprochons de plus en plus d'une interprétation concrète des concepts d'hospitalisation à domicile et de soins transmuraux.
Sympa, mais...
Nous pouvons donc désormais parler de post-traitement par l'hospitalisation à domicile, où un modèle de numérisation étayé et des prestataires de soins bien formés font la différence. Les soins primaires sont valorisés et deviennent plus attrayants pour les infirmières. Les soins infirmiers à domicile sont plus que jamais dans le jeu et jouent un rôle clé.
Sur le plan organisationnel, il est particulièrement clair que cela nécessitera un engagement plus important et différent des soins informels, des médecins généralistes, des soins infirmiers à domicile et des soins à domicile. Il faut un modèle différent qui prenne encore plus en compte la coopération, la communication, la continuité, l'accessibilité, le suivi et la numérisation.
Dans un système de soins de santé qui fonctionne bien, il est très important de maintenir un équilibre entre les soins à domicile et les soins en milieu hospitalier. Tout doit être mis en œuvre pour minimiser les réadmissions. Cet équilibre tient compte de la qualité, de la sécurité, du caractère abordable et de la faisabilité pour toutes les parties prenantes. Ici, nous aimons nous référer aux objectifs au sein de Visée quintuple :
Concentrons-nous un instant sur les défis que doivent relever les soins infirmiers à domicile, des défis qui ont nécessité des années de préparation.
• Tout d'abord, il faut créer un cadre dans lequel les infirmières à domicile peuvent recevoir la bonne formation au bon moment afin que le patient puisse être suivi à domicile avec la même sécurité ;
• Pour garantir la qualité du suivi et du (post)traitement, des accords concluants entre les hôpitaux, les médecins généralistes et les infirmières à domicile sont nécessaires. Celles-ci peuvent être définies dans un parcours de soins transmural qui doit être strictement suivi ;
• Une communication claire et structurée entre le patient, l'hôpital, le médecin généraliste et les soins à domicile est de la plus haute importance. Cette communication est sécurisée et efficace et se fera de préférence à partir d'un dossier patient intégré et partageable numériquement ;
• La surveillance étroite des patients à domicile est de plus en plus importante. Cela signifie une télésurveillance, reliée à un centre de soins qui dispose en permanence d'un personnel ayant les compétences requises ;
• La continuité des soins, fondée sur l'accessibilité et la disponibilité des prestataires de soins, est nécessaire et requiert une certaine échelle ;
• Une offre multidisciplinaire qui inclut les communautés rendra également ce changement de soins réalisable pour les patients et leur environnement domestique ;
• La rapidité de déploiement des différents professionnels devient une nécessité.
Le ministre de la santé, M. Vandenbroucke, a souligné qu'il ne s'agissait pas d'une économie : les fonds précédemment dépensés pour des nuitées inutiles devraient être investis ailleurs dans les hôpitaux. La réduction du nombre de nuitées signifie également que le personnel infirmier est soulagé des tâches associées, notamment la nuit et le week-end. L'intensification des efforts en matière d'admission de jour est donc également une arme dans la lutte contre la pénurie de personnel et de lits dans les hôpitaux belges, qui est devenue douloureusement évidente ces dernières années. Juste ici, nous voyons certains problèmes émerger :
On attend beaucoup des soins infirmiers à domicile et des soins primaires, mais.. :
• Il y aura une pression supplémentaire sur les patients et les aidants proches;
• Le manque de personnel n'est pas seulement un problème dans les hôpitaux, mais aussi dans les soins à domicile. Ainsi, pour résoudre le problème des hôpitaux, il suffirait de déplacer le goulot d'étranglement vers les soins infirmiers à domicile ?
• Une réaffectation des fonds n'est apparemment pas pris en compte : les fonds resteront dans les hôpitaux ? • Il n'a pas été question d'un budget supplémentaire pour les soins infirmiers à domicile.
Nous pouvons donc remettre en question l'équilibre cité précédemment et espérer un test de faisabilité solide.
Ce que nous demandons :
• Un budget correct pour l'engagement
supplémentaire requis du secteur des soins infirmiers à domicile, que ce soit par le biais de transferts budgétaires ou non.
• Les patients et leur entourage ne doivent pas être gênés par ce changement, que ce soit financièrement (régimes d'assurance hospitalisation) ou en termes de soutien.
• Il existe un besoin général d'infirmières plus aptes à l'emploi. Les initiatives susceptibles de contribuer à l'augmentation du nombre d'infirmières aptes à l'emploi doivent être mises à profit. Plus précisément, le budget préenregistré de 48 millions d'euros au sein du fonds des Blouses Blanches pour le personnel de santé devrait être libéré pour relever pleinement ce défi.
• Changement de tâche : les infirmières à domicile seront plus que jamais nécessaires pour effectuer des tâches de soins infirmiers. Une discussion ouverte et réaliste sur le nombre d'aides-soignantes déployables dans les soins à domicile s'impose à nous.
Mederi est convaincu que ces changements offrent d'énormes possibilités aux cabinets de soins infirmiers à domicile (indépendants) s'ils bénéficient d'un cadre de soutien approprié. Les efforts et les investissements que nous avons consentis à cet égard au cours des dernières années, en collaboration avec nos partenaires, nous ont permis de relever ce défi. Toutefois, cela ne doit pas faire oublier que des ressources sont également nécessaires dans le secteur des soins infirmiers à domicile pour traiter qualitativement les résultats de ce changement. Déplacer le problème de la pénurie d'infirmières vers les soins à domicile n'est pas une option.